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Titre
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Jeanne-Baptiste de Bourbon, 31e abbesse de Fontevraud
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Description
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Jeanne-Baptiste de Bourbon est le type même d'une femme d'autorité, tant par son caractère que par sa filiation, ce qui lui permet d'exercer pleinement ses nombreux pouvoirs, à la tête d'un ordre qui reste encore au XVIIe siècle, original et unique en France et dans lequel les hommes sont soumis aux femmes. Elle gouverne en « souveraine absolue », tenant sa puissance de ses deux protecteurs : la papauté et la monarchie, ce qui présente une seconde originalité de son ordre. Sa dépendance directe de Rome lui permet d'être autonome par rapport à l'Eglise de France. Toutes ces particularités méritent que l'on s'attache à l'étude de son abbatiat et à ses pouvoirs si singuliers.Cette femme, grande, d'une nature solide, à l'air majestueux, au visage éclairé par des yeux vifs, douce et volontaire, aimant l'étude, très éloquente, a le sens du commandement. Elle met fin au conflit avec les religieux de l'ordre, mais subit un échec sérieux. Elle n'arrive pas à obtenir la béatification de Robert d'Arbrissel, fondateur de son ordre. Fervente religieuse, voire mystique, elle incarne l'idéal de la Réforme catholique. Elle laisse à la fois l'image d'une âme sensible, pieuse, et celle d'une femme puissante et inflexible, excellente administratrice, ayant accru le prestige et les privilèges de l'abbaye et ordre de Fontevraud et affermi les titres d'une abbaye royale, fidèle au rite romain.Fille naturelle, du roi Henri IV et de Charlotte des Essarts, Jeanne–Baptiste de Bourbon naît le 22 février 1608. Trois mois après, elle est légitimée fille de France. Cette filiation et sa parenté avec Louis XIII (son demi-frère) demeurent toujours présentes à son esprit. À dix ans, elle entre à l'abbaye de Chelles pour y recevoir une éducation religieuse et une formation spirituelle dispensée par François de Sales lui-même. Louise de Bourbon-Lavedan, abbesse de Fontevraud, la réclame alors comme coadjutrice, à l'âge de seize ans, mais elle ne prend officiellement sa fonction qu'à dix huit ans. A la mort de l'abbesse (1637), elle lui succède avant même de recevoir sa propre bénédiction abbatiale (1639) et les signes de son pouvoir (la croix, l'anneau et la crosse), dirigeant l'ordre jusqu'à sa mort en 1670.
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Créateur
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Lusseau Patricia